vendredi 22 novembre 2013

30 jours, 1 chanson par jour

Jour 4: Russian Circles


Album: Memorial
Sortie: octobre 2013
Étiquette: Sargent House


Le plus grand défi lorsqu’on fait de la musique instrumentale est, je crois, d’arriver à faire évoluer chacune des pièces de manière continue, de susciter l’intérêt de l’auditeur, d’avoir assez de contenu musical pour justifier l’absence de paroles. Avec Memorial, Russian Circles s’impose comme des maîtres de la narration instrumentale. L’univers imaginé par le groupe est sombre, certes, mais possède une rare intensité que peu de groupes parviennent à exprimer sans passer par une violence extrême misant ainsi sur l’illusion de leur mise en scène pour nous happer dans un tourbillon agressant. Ici Russian Circles nous démontre qu’il est possible d’arriver à un résultat encore plus enivrant en usant de sensibilité et d’intelligence. Le génie du groupe est tel que je n’arrive toujours pas à croire qu’il n’est formé que d'un trio. Russian Circles nous transporte dans cet univers riche et soigneusement composé où s'entremêlent à la douceur des mélodies, des pointes de puissance métal épique aux allures d’épopée. 

Le groupe narre habilement ce qui pourrait être un conte à la mémoire d’un événement tragique ou encore d’un personnage influent. Ils parviennent à transformer constamment l’atmosphère dans laquelle ils nous enveloppent, recourant tantôt à des mélodies acoustiques apaisantes, puis en insufflant une puissante dose d’énergie à leur musique grâce aux guitares résonnants au loin et une batterie mise de l’avant qui étonne par son imagination rythmique. On a souvent l’impression d’être en présence d’un véritable orchestre tant le groupe parvient à occuper brillamment l’espace fréquentiel. Au-delà du talent indéniable de Russian Circles, l’album Memorial transporte l’auditeur, le fait voyager et le fait vibrer émotionnellement. Nul besoin d’ajouter une voix à leur musique; celle-ci parle pour elle-même. Ma seule déception dans tout cela est qu’au bout de seulement 37 minutes, il nous faut revenir à la réalité.

En écoute pour vous: 1777


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